Objectif

« Tâche difficile mais féconde que d’établir le bilan psychologique d’une personne à un moment donné – bilan de ses ressources intérieures, de ses zones vulnérables, de ses lignes d’évolution ou de régression, de ses équilibres habituels, de ses possibilités de riposte aux situations inhabituelles, de ses risques d’effondrement, des types de partenaires et de contextes qui lui sont nécessaires, stimulants, indifférents ou nocifs. Comme toute les activités qui mettent en question la singularité d’un individu tout en s’efforçant de la cerner, elle a été elle-même mise en question et il est bon qu’il en soit ainsi pour redresser constamment le cap entre les deux écueils qui menacent son périple, celui d’une technicité machinale et rejetante, celui d’une recherche fusionnelle protéiforme et floue »

Ces mots introductif de Didier ANZIEU dans la Préface du livre de Jean GUILLAUMIN (1977. La dynamique de l’examen psychologique. Paris : Dunod) situe bien l’enjeu fondamental de l’intervention du psychologue clinicien (ou de l’expert) lorsqu’il est au contact pour la première fois (et toutes les autres aussi d’ailleurs) avec un patient.

Qu’elle que soit la demande formulée (avis, bilan, conseil, traitement, expertise), reçue habituellement lors d’un entretien de face à face, le psychologue clinicien se doit de mettre en œuvre une « procédure » afin de se faire une idée de la situation de la personne demandeuse. En fonction de la demande, naturellement, le dispositif sera plus ou moins « armé », c’est-à-dire fera appel à des investigations complémentaires (testing par exemple) à ce que l’entretien permet de recueillir.    

« Se faire une idée » pour le psychologue correspond en fait à une démarche d’ établissement d’un « diagnostic » au sens large du terme (et non pas circonscrite à son acception médicale). Cela revient à décrire une dynamique individuelle, le jeu des forces et faiblesses, des lacunes et déficits, des capacités adaptatives, des réactions défensives qui déterminent un comportement et son évolution. Il ne s’agit donc pas de se restreindre à une classification en fonction d’un système de pathologie, d’autant plus que la demande peut concerner un bon fonctionnement, exempt de symptôme, mais qui serait jugé encore insatisfaisant. Ajoutons immédiatement que ce « diagnostic » peut tout autant s’appliquer à un individu qu’à un système humain (un couple, une famille, une entreprise).

A quoi sert ce diagnostic ? A décrire le fonctionnement dont il est question, d’abord, et le plus fidèlement possible. À l’expliquer (pathogenèse, étiologie, hypothèses de compréhension). Éventuellement, à situer un trouble identifié au sein d’une nosographie (pour pouvoir en faire état à un autre professionnel, par ex. le médecin traitant, un médecin-conseil, …). A établir un pronostic (c’est la question de l’évolution du fonctionnement). Enfin, à déterminer l’intervention la plus indiquée (et à pouvoir l’évaluer par la suite).

Méthodes

Les méthodes principales sont :  

  • l’examen psychologique (le plus souvent sous la forme d’un questionnement anamnestique lors d’un entretien clinique, parfois complété de prises d’informations auprès de l’entourage, d’autres professionnels ou à travers la lecture de rapports préexistants).
  • la passation de tests psychologiques (tests cognitifs, tests et inventaires de personnalité, questionnaires et échelles spécifiques pour la mesure de certaines pathologies).

Intégration des données

En somme, on peut dire que l’instrument de mesure le plus important dans la démarche n’est pas « l’outil » (l’entretien clinique, les tests ou le dossier) mais l’examinateur lui-même, le psychologue. C’est de sa capacité à intégrer les informations colligées dont dépendra la justesse du « diagnostic », le terme devant toujours être entendu au sens large. Il en résulte le plus souvent, de façon plus ou moins structurée, une « formulation de cas ». Cette démarche intellectuelle comprend  un résumé attentif de l’histoire clinique, ainsi qu’un résumé concis des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques qui ont pu contribuer au développement du problème auquel est confronté le demandeur. Le but est d’utiliser toute l’information contextuelle et diagnostique disponible en vue d’élaborer une stratégie d’intervention (qui peut être ou non de la psychothérapie) la plus complète possible.

Psychothérapie

D’une façon extrêmement large, on peut dire que la psychothérapie renvoie à l’utilisation de moyens psychologiques pour traiter une difficulté, qu’il s’agisse d’une perturbation légère et transitoire, d’une inadaptation plus marquée, d’un trouble psychosomatique ou d’une maladie mentale (in : LAROUSSE, Grand dictionnaire de la Psychologie).

D’une façon plus technique, la psychothérapie est un processus interactionnel conscient et planifié visant à influencer les troubles du comportement et les états de souffrance qui, dans un consensus – entre patient(s) et thérapeute(s) – sont considérés comme nécessitant un traitement, et ce par des moyens psychologiques (STROTZKA, 1978).

Ces moyens psychologiques relèvent de la communication, le plus souvent verbale, sous forme de techniques apprises enseignées sur base d’une théorie validée du fonctionnement humain normal et pathologique.

La psychothérapie constitue toujours une rencontre entre deux ou plusieurs personnes, dans laquelle l’une se définit ou est définie comme ayant besoin d’aide et demande à être soignée ou à changer, et l’autre possède des qualités personnelles et des connaissances théoriques et pratiques qu’elle utilise pour aider à produire le changement (in : CHAMBON & MARIE-CARDINE, 2014).   

En clair, pour définir une interaction comme psychothérapie, il doit exister une relation interpersonnelle de type professionnel ET une théorie qui guide les interventions de changement du thérapeute.

Toute psychothérapie agit sur l’une des cinq cibles habituellement identifiées comme nécessitant le changement : le contexte social et interpersonnel, les cognitions, les affects, les comportements et les sensations. Chacune de ces cibles est en interaction constante et dynamique avec les autres.

Il existe de nombreuses écoles de psychothérapie, chacune s’inscrivant généralement dans un des cinq courants reconnus du champ de la psychothérapie et mettant l’accent davantage sur l’une ou l’autre de ces cibles. Mais d’une manière générale, toute psychothérapie peut (et devrait) agir à deux niveaux : d’une part, l’accroissement de la conscience et des capacités d’auto-observation chez le patient ; d’autre part, son implication dans de nouvelles expériences dans et en-dehors des séances afin de lui permettre de s’exposer à ce qui était craint ou évité.

Les psychothérapeutes de l’espace Sempervirens proposent plusieurs modalités thérapeutiques en fonction de vos difficultés et de votre personnalité. Pour davantage d’explication, vous pouvez vous adresser à notre secrétariat.  

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